Les cloches de Flers-sur-Noye : Françoise et Louise

Article mis à disposition par M. Morisot au petit journal.

Voici leur histoire telle qu’on peut la lire sur leurs corps:

Françoise et Louise ont été baptisées en 1820 par Monsieur le curé Legris.
Françoise fut nommée par Louis François Du Bos et Melle Marie Madelaine Françoise Le boucher Dumesnil.
Louis François Du Bos, Chevalier, Seigneur de Flers d’ Homicourt et Fossemanant (né le 19 septembre 1746 à Flers et Décédé le 7 février 1823 à Amiens), n’est aufre que le fils de Pierre Louis Du Bos constructeur du château de Flers.
Marie Madeleine Françoise le Boucher de Mesnil, demoiselle, dame de dreuil sur Somme (née le 5 Décembre 1745 à Amiens), Fille de Paul François Le boucher d’Ailly, chevalier, seigneur de Mesnil ( né le 16 mai 1718) et de Marie Madelaine Du Fay, dame de Dreuil (1714 – 27 janvier 1748)

Origine et histoire de la Cloche

On trouve des traces d’utilisation des cloches en Asie, il y a 4 000 ans, mais Le mot cloche apparaît à partir du VIIème siècle, date d’utilisation dans les églises chrétiennes. ll viendrait du mot latin clocca issu du gaulois. D’après certains historiens, le mot et l’objet cloche auraient été introduits en Europe par des moines irlandais.
Dans l’ancien irlandais, on trouve le mot d’origine celtique cloc.

La révolution française, entre 1791 et 1795 fit refondre environ 100 000 de nos cloches pour les transformer en monnaie ou en canons. Une loi républicaine a dû être promulguée afin de ne plus fabriquer la monnaie avec le métal des cloches. Durant les deux dernières guerres mondiales, de nombreux clochers furent bombardés. De nombreuses cloches, en tombant dune hauteur importante se fendirent au premier contact avec le sol. L’occupation allemande, durant la seconde guerre mondiale, fut fatale à de nombreuses cloches car les métaux nobles (78 % de cuivre et 22 % d’étain), étaient indispensables à l’industrie de l’armement allemande.

Rôles des cloches

Les cloches rythment la vie quotidienne tant profane (indication des heures et des moments de l’emploi du temps) que sacrée : angélus, messe, vêpres, mariage, enterrement, glas.
Les cloches des églises pouvaient autrefois êfre utilisées comme système d’alerte d’un danger avec le tocsin ou d’une mort avec le glas. Cependant, les cloches ont pour fonction normale de signaler les temps réguliers.

Baptême de cloche

Jusqu’au Ville siècle, on se contentait de « purifier » le métal, souvent lors de la coulée, afin d’en écarter les mauvais esprits et les démons.
Ce n’est qu’aux XIe et XIIe siècles que l’on pu parler de baptême, bien qu’en réalité il ne s’agisse que d’une bénédiction. En effet, les cloches — comme plus tard les géants du Nord ou de Belgique — étaient assimilées à des personnes. Dans l’inconscient collectif, il s’agissait bien de membres de la communauté qui agissaient comme des « rassembleurs », des demi-dieux en quelque sorte.
A ce titre, les cloches se voyaient attribuées un prénom, un parrain et une marraine, un vrai baptême à l’image des humains et même un acte dressé dans les registres paroissiaux en bonne et due forme. Le mimétisme est à tel point complet que les cloches étaient « habillées » de linges blancs, et c’est encore le cas aujourd’hui.

D’après un article de la revue Plein-Nord numéro 147 (1988) écrit par Chantal GUILBERT – Société Historique de Sainghin en Weppes

Les parrains

Les parrains étaient souvent ceux qui avaient contribué financièrement à l’achat de la cloche, les marraines étaient parfois des personnes décédées pour qui le parrain en échange de son don voulait honorer le souvenir ou faire dire des messes sous forme de rente perpétuelle.